Réalisation Pierre FRESNAY
(1941)
Scénario et dialogues Henri-Georges CLOUZOT et J VILLARD
D’après la pièce de Henri LAVEDAN, de l’Académie
française
Directeurs de la photographie Christian MATRAS, Robert JUILLARD
Musique Maurice YVAIN et “Largo” de HAENDEL
Production CICC
Distribution Pathé-Consortium-Cinéma
Durée 84 minutes
Le père Bolène RAIMU
L’abbé Daniel Morey Pierre FRESNAY
Le docteur Henri Morey, son frère Raymond ROULEAU
Thérèse Jaillon Yvonne PRINTEMPS
Son mari Tony CARRETIER
Bugnet, le constructeur Antoine BALPÉTRÉ
François François PÉRIER
La gouvernante Gabrielle FONTAN
Le speaker Paul DEMANGE
Le petit malade Jean BUQUET
Les infirmières Nina SINCLAIR, Marfa DHERVILLY
et les Petits Chanteurs à la Croix de Bois
Écrite en 1905, la pièce
en trois actes d’Henri Lavedan “Le Duel” fut créée à
la Comédie-Française par Le Bargy (l’abbé Morey),
Paul Mounet (le père Bolène) et Mme Bartet. C’est un drame
académique et bien-pensant dont on peut se demander pourquoi Pierre
Fresnay, pour ce qui restera son unique film en tant que réalisateur
(aidé au scénario par Henri-Georges Clouzot), eut l’idée
de l’exhumer. Il semble que Fresnay, catholique pratiquant, rêvait
depuis longtemps de jouer un rôle de prêtre à l’écran
(il confirmera plus tard cette disposition dans MONSIEUR VINCENT et BARRY).
On dit aussi que l’acteur avait alors pour projet de filmer une histoire
originale de Jean Anouilh, écrite pour lui et son épouse
Yvonne Printemps, mais l’affaire capota au dernier moment, et il dut se
rabattre sur “Le Duel”. Commencé en 1939, LE DUEL sortit
seulement sous l’Occupation, en juillet 1941, et obtint un certain succès.
Le poète Jacques Audiberti, dans sa critique de “Comoedia”, juge
le dialogue du film « excellent », et Pierre Fresnay «
admirable » en curé plus proche de Bernanos que de Lavedan,
mais l’argument désuet. La dernière séquence
du film ne figure plus dans les copies actuellement en circulation.
Thérèse Jaillon est malheureuse en ménage
: son mari, un as de l’aviation civile, ne pense qu’à battre des
records aéronautiques et délaisse son foyer. La nuit de Noël,
il s’envole du Bourget, en présence d’une foule considérable.
Thérèse souhaiterait presque qu’il ait un accident… Et c’est
ce qui arrive : l’avion s’écrase peu après le décollage,
le pilote en réchappe par miracle. Prise de remords, l’épouse
court confesser sa faute à un prêtre, l’abbé Daniel
Morey, qui la réconforte et la prend en amitié. Ce dernier
a un frère médecin, le docteur Henri Morey, celui-là
même qui soigne Jaillon à l’hôpital. Ils deviennent amis,
et le praticien, bel homme célibataire, s’éprend de Thérèse,
qui n’est pas insensible à ses avances. Ils s’avouent leur passion
réciproque en haut de la Tour Eiffel. Mais la fidélité
commande… jusqu’au jour où un nouvel accident de vol coûte,
cette fois, la vie à Jaillon. Veuve, Thérèse est sur
le point de refaire sa vie avec l’homme qu’elle aime. Mais l’abbé Morey,
poussé peut-être par un sentiment qu’il n’ose s’avouer, l’en
dissuade ; il suggère même à sa paroissienne d’entrer
au couvent. Entre les deux frères, le religieux austère et le
médecin agnostique, c’est l’affrontement inévitable. Le
drame sera dénoué par l’intervention du père Bolène,
un missionnaire revenu des colonies qui exhorte le jeune abbé, un de
ses anciens disciples, à une attitude généreuse : non
seulement il fera taire son inclination coupable, mais il bénira l’union
de son frère avec Thérèse. Le père Bolène,
ayant ainsi mis, comme il dit, « la maison en ordre », repartira
pour l’Extrême-Orient.
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