Réalisation   René LE HÉNAFF (1943) 
Scénario   Pierre BENOÎT, Maurice GRIFFE 
D’après le roman de   Honoré de BALZAC 
Directeur de la photographie   Robert LE FEBVRE 
Musique   Louis BEYDTS 
Production et distribution   Edouard HARISPURU-CCFC 
Durée   102 minutes 
 
Le colonel Hyacinthe Chabert   RAIMU 
La comtesse Rose Ferraud   Marie BELL 
Maître Derville   Aimé CLARIOND 
Mme de Ponthieux   Frédérique NADAR 
Delbecq   Jacques BAUMER 
Le comte Ferraud   Fernand FABRE 
Mme Hellé   Liliane BERT 
Le directeur de l’asile   Pierre ALCOVER 
Les enfants Ferraud   Arlette WHERLY, Pierre BRÛLÉ 
Le maître d’armes   Edward GARDÈRE 
Des clercs de Derville   Jacques CHARON, Roger BLIN 
Le cocher   Jo DERVO 
avec René STERN, Paul TEMPS, André VARENNES, LACOURT, VIGUIER 

 

Le film s’inscrivait dans une tendance du cinéma français de l’Occupation : l’adaptation littéraire, avec auteur (Balzac) et adaptateur (Pierre Benoît) de renom, offrant une estampille culturelle. Il aurait dû être réalisé par un jeune cinéaste, Jacques Becker, qui se désista après un vif désaccord avec Raimu et signa à la place GOUPI MAINS ROUGES, qui le rendit célèbre. Dans «La France de Vichy et son Cinéma» (Ed. Henri Veyrier, 1981), Jacques Siclier évoque cette mode des adaptations littéraires de prestige. Entre 1942 et 1944, il y eut ainsi six autres films s’inspirant de Balzac : LA DUCHESSE DE LANGEAIS, de Jacques de Baroncelli, écrit par Jean Giraudoux; LA FAUSSE MAÎTRESSE, dans une version modernisée par André Cayatte; VAUTRIN, de Pierre Billon, sur un scénario de Pierre Benoît, encore, puisant dans plusieurs titres de Balzac; UN SEUL AMOUR, de Pierre Blanchar, d’après «La Grande Bretêche»; LA RABOUILLEUSE, de Fernand Rivers et enfin LE PÈRE GORIOT, de Robert Vernay.


Paris, sous la Restauration. Alors que le comte Ferraud part pour une mission à l’étranger, la comtesse, qui reste seule avec ses deux enfants, confie ses inquiétudes à son intendant Delbecq : le comte, qui l’a épousé pour sa fortune, devient de plus en plus distant, mais surtout le colonel Chabert, son premier mari, qu’on croyait mort à Eylau en 1807, dix ans auparavant, et dont elle a hérité, est réapparu, avec la prétention de retrouver ses droits. Delbecq tente de faire passer le revenant pour un imposteur et de l’enfermer dans un asile, mais le vieil homme déjoue le piège et s’enfuit. Chabert se rend chez son avoué, Derville, qui est également celui de la comtesse, et raconte ses tragiques aventures : le soldat dévoué à Napoléon, anobli par lui, l’horreur de la bataille d’Eylau, la fausse mort, la grave blessure qui l’a laissé manchot, la guérison et le retour, aujourd’hui, vers sa femme et sa maison. Impressionné, Derville se met à son service et organise une rencontre avec la comtesse Ferraud dans son étude. La comtesse feint de ne pas reconnaître son ex-mari mais surtout refuse un arrangement financier. Furieux, Chabert lui rappelle qu’il l’a connue prostituée et lui a donné un rang. La comtesse s’en va mais l’attend dehors, tente de l’amadouer, lui montre la complexité de sa situation et ses responsabilités de mère de famille. Elle lui propose un séjour à la campagne. Le vieil homme apprécie une hospitalité qui lui semble chaleureuse. Mais il comprend vite que la comtesse manigance un projet avec Delbecq pour l’écarter et le tromper. Chabert refuse tout compromis jugé par lui déshonorant et part écœuré. Il abandonne le désir d’être réintégré dans ses droits et devient mendiant. Quelques années plus tard, Derville le retrouve par hasard à l’hospice de Saint-Denis. Chabert déchire les papiers officiels qui permettraient sa réhabilitation et reste là, dans la cour, tout au souvenir de sa gloire, d’Eylau, de la charge de ses cavaliers…




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